Login

Derrière le front anti-viande Derrière le front anti-viande

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

«Une mutation », plus qu’une crise, voilà comment la cellule prospective du ministère analyse le questionnement prégnant du consommateur vis-à-vis des produits animaux et la tendance à « moins de viande » (lire p. 19). Si les vidéos chocs en abattoir se chargent de l’entretenir de manière outrancière, elles ne sont que la partie émergée d’un front beaucoup plus composite, où s’active une certaine intelligentsia faisant l’apologie du végétarisme (journalistes, philosophes, ONG, etc.), des nutritionnistes prônant le flexitarisme, c’est-à-dire une réduction de la consommation carnée, mais aussi et surtout des financiers purs et durs qui misent sur des alternatives végétales ou sorties tout droit des laboratoires.

Exemple frappant qui en dit long sur les forces se mettant en place : un groupe d’une quarantaine d’investisseurs anglo-saxons, pesant un total de 1 250 milliards d’actifs, a ainsi interpellé en septembre, 16 grandes sociétés de l’agroalimentaire et de la distribution (Nestlé, Unilever, Kraft Heinz, Tesco, Walmart, etc.) pour les inciter à développer des solutions non carnées.

La recherche, avec notamment des techniques de pointe comme les biotechnologies, la culture de cellules musculaires, l’impression 3 D, est à l’œuvre pour sortir des steaks in vitro et des substituts totaux. Avec des bonheurs divers… Depuis quelque mois, de la « viande » 100 % végétale s’installe toutefois dans les supermarchés, au rayon frais. La plupart du temps, le défi est de chercher à imiter le goût et l’apparence de la viande, quitte aussi à forcer sur le sel ou le sucre… Ce n’est pas si simple de la remplacer ! Il ne s’agit pas de paniquer mais plutôt d’intégrer cette nouvelle donne pour mieux affûter la contre-argumentation et faire valoir les valeurs que porte l’élevage français en termes de nutrition, de gastronomie, d’occupation du territoire, de paysages. « Il faudra du temps pour faire entrer ces substituts de viande dans les habitudes », reconnaissait du reste le PDG de Herta. Mettons-le à profit pour se préparer…

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement